Cult of Luna et Chére Catastrophe
In the North
Chère Catastrophe
et Cult of Luna
03 05 2006
De fait, l’ensemble se déroule sans embrouille pour moi et Kronkman, puisqu’après avoir réussi à ramener son vaisseau spatial aux abords de la place, nous obtenons plaisamment nos tickets pour le prix de 10 € (et non 12 comme annoncé), soit moins cher encore qu’en prévente, frais de location compris (un cas unique dans mon expérience personnelle).
C’est donc confondus par la générosité des métalleux que nous pénétrons dans les lieux, pour voir débuter Chère Catastrophe, déjà vus quelques semaines plus tôt avant Knut au Mondo Bizarro. Composé notamment d’anciens d’Ananda et de Burn Hollywood Burn (zikos confirmés s’il en est), ce tout jeune groupe (créé voilà tout juste quelques mois) délivre un mélange assez offensif de Hardcore Punk et de Noise qui nous avait bien convaincus à leur premier concert, la fois précédente.
Ça commence mélodique, répétitif et obsessionnel, avec superposition de guitares et nappes de synthé assez dark, ça dure, ça semble s’arrêter, puis ça reprend de plus belle, juste en un peu plus fort, et ça monte comme cela pendant pas loin de 10 minutes, emmené par une voix émo en hurlements assez proche de celles de Neurosis, pour culminer dans un déluge de cris et de décibels. Premier morceau (de bravoure) assez impressionnant pour un début de set. Ça met une claque et ça laisse pantois. Ensuite, on poursuit avec un morceau plus mélodieux, moins dur, avant de revenir à quelque chose de plus arrache, dans une alternance de calme puis de défouloir. Tous les tracks sont un peu dans le même moule, plus ou moins forts et prenants mais en général tous assez répétitifs et hypnotiques. Le milieu de set est un peu en deçà, avec quelques longueurs et des bouts de morceaux moins valables, un peu bric-à-brac et parfois à la limite du pénible, mais la bande reprend du poil de la bête vers la fin et conclut son live par un morceau final en bonne charge, toutes guitares dehors, qui ratiboise assez les neurones. Le groupe quitte la scène, les oreilles se reposent, on attend les rappels…
Que nenni ! Et ça gave assez sec, même si le groupe a joué près d’une heure et quart, car on sentait une bonne montée d’hormones sur la fin et on aurait bien pris une tournée de rab en plus.
En définitive, un groupe impressionnant mais pas surpuissant, avec quelques aspects un peu rengaine (voix assez semblables tout au long des morceaux, mélodies et structures assez proches sur l’ensemble des compos), mais intensité hypnotique garantie dans un mélange assez étonnant de post rock hardcore (si, si ! ça existe !) et de rock noise progressif (Noisy pop même, comme dit Stef Range Ta Chambre, qui elle a totalement adhéré). Moins gravissime et dévasté sans doute qu’Isis ou Neurosis (c’est excusable), mais en tout cas un bon gang, idéal à voir en extérieur, en festival par exemple, en plein milieu de nuit, avec un bon spliff au bec, pour totalement rentrer dans leur côté transe psyché.
Discographie sélective de Cult of Luna :
Cult of Luna (Earache, 2001) : 1er opus du gang suédois. Sludgecore intense, désespéré et émotif. Bon album.
The Beyond (Earache, 2003) : Dans la lignée du premier, avec un son plus clair et plus puissant. Doom, heavy et noise.
Salvation (Earache, 2004) : Troisième album, avec des morceaux longs et intenses, et une voix dévastée qui hurle son désespoir. Assez proche de Isis, mais parfois aussi de God Speed You Black Emperor.
Somewhere along the highway (Earache, 2006) : Dernier album en date des suédois. Plus ambiant et mélodieux que les précédents, et sans doute inspire par les dernières œuvres d’Isis et Neurosis. Certains très bons morceaux, mais on préférera néanmoins les deux autres groupes cités.
By NoWay