Cult of Luna et Chére Catastrophe

Publié le par NoWay

In the North

Chère Catastrophe

et Cult of Luna

03 05 2006

     Pas mal de monde dès 21H. en cette soirée ensoleillée sur les pelouses du Jardin en attendant l’ouverture des portes, public assez éclectique en apparence, quelques hardos, 2-3 punks, des noiseux et des inclassables. Pas donné d’ailleurs d’arriver jusque là puisque la route de Lorient est bloquée depuis quelques heures pour l’ineffable Rennes/PSG de fin saison, objet de toutes les passions en ce coin de la ville, et espérance de ne pas rester coincer à la porte par manque de place, les préventes ayant été retirées très (trop !) tôt dans l’après-midi des divers magasins locaux, et le combo suédois étant apparemment doté d’une certaine réputation.

    De fait, l’ensemble se déroule sans embrouille pour moi et Kronkman, puisqu’après avoir réussi à ramener son vaisseau spatial aux abords de la place, nous obtenons plaisamment nos tickets pour le prix de 10 € (et non 12 comme annoncé), soit moins cher encore qu’en prévente, frais de location compris (un cas unique dans mon expérience personnelle).

     C’est donc confondus par la générosité des métalleux que nous pénétrons dans les lieux, pour voir débuter Chère Catastrophe, déjà vus quelques semaines plus tôt avant Knut au Mondo Bizarro. Composé notamment d’anciens d’Ananda et de Burn Hollywood Burn (zikos confirmés s’il en est), ce tout jeune groupe (créé voilà tout juste quelques mois) délivre un mélange assez offensif de Hardcore Punk et de Noise qui nous avait bien convaincus à leur premier concert, la fois précédente.

     Constatation dès les premières notes, le son est atrocement fort, comprendre atroce ET trop fort, et il faut vraiment que ça arrache sec pour que j’ose utiliser ce terme. Le concert s’ouvre sur une intro ambiante mélodique, pas extrêmement convaincante, avant de vraiment se lancer dans un set court et assez hystérique. Problème, dès que ça commence à s’énerver, les oreilles sont littéralement atomisées par ce qui sort des enceintes, et on a bien du mal à percevoir la véritable énergie motrice du groupe au milieu de guitares distordues se noyant l’une l’autre et d’une basse qui surdomine outrageusement l’ensemble. Le rendu est particulièrement brouillon, ce qui est bien dommage car Chère Catastrophe est à l’évidence un groupe à sacré potentiel, qui joue vite et fort, emmené par les hurlements de leur excellent vocaliste. Là, ce n’est pas leur jour. Ils emballent dons vite fait 5 ou 6 morceaux (dont un dernier quand même bien redoutable) et quittent la scène sans demander leur reste, visiblement peu satisfaits de leur prestation. C’était à l’évidence meilleur au Mondo, mais c’est en tout cas un combo sérieusement à suivre dans les temps qui viennent, aussi bien en live que sur les disques qui ne devraient à priori pas tarder à voir le jour. See you next time, guys !

     Break d’une vingtaine de minutes, le temps de réparer les tympans, puis retour pour voir l’entrée en scène des 6 membres de Cult of Luna : 1 clavier-sampler percussionniste à ses heures, 1 batteur, 1 bassiste et 3 guitaristes dont un assure aussi les parties de voix. Loin des clichés du métal, les suédois apparaissent tous (très) jeunes et arborent un no-style digne des groupes noise des 80’s avec petites chemises et pulls à col en V. Au niveau musical par contre, on attend du lourd et du puissant, y compris en décibels, vu le niveau sonore de leurs balances (dixit Saitam), avec du métal atmosphérique servi couche sur couche.

    Ça commence mélodique, répétitif et obsessionnel, avec superposition de guitares et nappes de synthé assez dark, ça dure, ça semble s’arrêter, puis ça reprend de plus belle, juste en un peu plus fort, et ça monte comme cela pendant pas loin de 10 minutes, emmené par une voix émo en hurlements assez proche de celles de Neurosis, pour culminer dans un déluge de cris et de décibels. Premier morceau (de bravoure) assez impressionnant pour un début de set. Ça met une claque et ça laisse pantois. Ensuite, on poursuit avec un morceau plus mélodieux, moins dur, avant de revenir à quelque chose de plus arrache, dans une alternance de calme puis de défouloir. Tous les tracks sont un peu dans le même moule, plus ou moins forts et prenants mais en général tous assez répétitifs et hypnotiques. Le milieu de set est un peu en deçà, avec quelques longueurs et des bouts de morceaux moins valables, un peu bric-à-brac et parfois à la limite du pénible, mais la bande reprend du poil de la bête vers la fin et conclut son live par un morceau final en bonne charge, toutes guitares dehors, qui ratiboise assez les neurones. Le groupe quitte la scène, les oreilles se reposent, on attend les rappels…


    Que nenni ! Et ça gave assez sec, même si le groupe a joué près d’une heure et quart, car on sentait une bonne montée d’hormones sur la fin et on aurait bien pris une tournée de rab en plus.

    En définitive, un groupe impressionnant mais pas surpuissant, avec quelques aspects un peu rengaine (voix assez semblables tout au long des morceaux, mélodies et structures assez proches sur l’ensemble des compos), mais intensité hypnotique garantie dans un mélange assez étonnant de post rock hardcore (si, si ! ça existe !) et de rock noise progressif (Noisy pop même, comme dit Stef Range Ta Chambre, qui elle a totalement adhéré). Moins gravissime et dévasté sans doute qu’Isis ou Neurosis (c’est excusable), mais en tout cas un bon gang, idéal à voir en extérieur, en festival par exemple, en plein milieu de nuit, avec un bon spliff au bec, pour totalement rentrer dans leur côté transe psyché.

Discographie sélective de Cult of Luna :

Cult of Luna (Earache, 2001) : 1er opus du gang suédois. Sludgecore intense, désespéré et émotif. Bon album.

The Beyond (Earache, 2003) : Dans la lignée du premier, avec un son plus clair et plus puissant. Doom, heavy et noise.

Salvation (Earache, 2004) : Troisième album, avec des morceaux longs et intenses, et une voix dévastée qui hurle son désespoir. Assez proche de Isis, mais parfois aussi de God Speed You Black Emperor.

Somewhere along the highway (Earache, 2006) : Dernier album en date des suédois. Plus ambiant et mélodieux que les précédents, et sans doute inspire par les dernières œuvres d’Isis et Neurosis. Certains très bons morceaux, mais on préférera néanmoins les deux autres groupes cités.

By NoWay

Publié dans Musik

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T
Ah bon SysTool ? Parce qu'il ne faut pas critiquer le Krashwar ? Ohlàlà, je savais pas, pardon pardon...<br /> Quant à traiter les gens de jaloux, hi! hi ! c'est donc ça "avoir du répondant " ?
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C'est vrai que tout ça n'as pas grand chose a voir avec Cult of Luna...<br /> Mais bon !<br /> Des jaloux je crois...<br /> XxX
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S
C'est quoi ces critiques sur le Krashwar? mdr<br /> <br /> ISIS rules<br /> <br /> SysTooL
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Aucun banquier, même anarchiste...<br /> Des bibliothécaires, des musiciens, des pauvres, des cons...<br /> Tant pis pour épinal...<br /> LOL<br /> XxX
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T
Ah ça faisait longtempqs que j'avais pas vu un site de vrais rebelles contre le système et tout et tout, avec le vocabulaire qui va bien et sûrement l'attitude aussi, hein.<br /> Dites, y en a pas parmi vous qui bosseraient dans une banque, des fois ?<br /> C'est pas grave, allez, vous m'avez bien fait rire.<br />
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