Enragés Productions

Publié le par Klub des Krasheurs

Enragés Production

Par une chaude après-midi de Septembre, en compagnie de notre gitan de Bobby et l’impayable NoWay nous réussissons à nous glisser dans les locaux flambants neufs de la rue de Dinan que la ville de Rennes a mis à disposition des Enragés (qu’ils partagent avec Banana Juice et la Ferarock) … A la bourre comme tout krasheur qui se respecte, nous nous installons rapidement dans la cuisine, où Nico (« patron » du label et « leader » des Tagada Jones) nous rejoint malgré le chamboulement que nous imposons à son emploi du temps…

On attaque directement :

Glavio : Label Indépendant local (local de Rennes), Enragés Production, pourquoi est-ce que vous vous appelez comme ça ?

Nico : Il n’y a  jamais eu réellement d’explication… je me rappelle au tout début ce qu’on s’est dit c’est qu’à aucun moment on ne voulait chercher une maison de disques pour produire nos premiers skeuds…De toute façon personne ne nous ouvrait les portes, quand tu es un jeune groupe, tout le monde ferme à double tour, et puis démerde-toi… Du coup, le coté Enragés c’est : on va y aller tout seuls et puis… Let’s go ! à fond…

Glavio : Tu réponds un petit peu à la deuxième question directement qui est : Quel est l’objectif de votre label ?

Nico : C’est clairement un label qui s’est monté autour de Tagada Jones, puisqu’on a monté le groupe, et on s’est dit : on fait nous-mêmes nos prods et… et ensuite on a rencontré d’autres groupes : c’est complètement con d’avoir une structure et d’avoir créé des liens, des réseaux sur la France et de pas en faire profiter d’autres gens ! Donc on a commencé à produire des groupes québécois, un groupe tchèque…Faire leurs promos, les faire tourner aussi puisque du coup l’activité booking est issue de la même grande famille, même si on a appelé ça Rage Tour… d’en faire profiter d’autres gens… Souvent ces autres personnes, là, de leur côté sortaient nos disques dans leurs pays… c’est un peu le côté, on se serre tous les coudes et ensemble on arrive à avancer. De fil en aiguille, évidemment il y a eu des groupes français qui sont venus nous voir pour nous dire : et finalement pourquoi pas nous ? Et effectivement les groupes avec qui on avait un peu d’affinités, qu’on côtoyait sur la route et tout ce genre de choses… on s’est dit, c’est vrai ! Pourquoi pas eux ? Et puis mine de rien ça fait pas plus de deux ans, deux ans et demi qu’on produit en fait d’autres groupes français.

NoWay : De quand date le début de l’asso, qui est-ce qu’il y avait (le noyau dur des Tagada j’imagine), histoire de resituer les grands moments et quelques dates... ?

Nico : Le premier disque qu’on a sorti avec Tagada c’était en 95, l’asso n’était pas encore créée… elle n’existait pas officiellement parlant ! On l’a créée en 1996, le 26 octobre, je crois… Il y avait à l’époque moi et Séverine… pas d’autres, puisqu’il n’en reste plus aucun de cette époque-là dans le groupe (sauf Pépel qui est à coté dans le bureau… Il foutait déjà rien à l’époque ! (rires)) … Il y avait un autre gars qui faisait le management, qui était dans l’asso, qui s’appelle Greg… qui était au tout début, mais qui a laissé vite tomber, surtout dans le sens rapidement qu’il nous a entubé de l’argent, donc… son temps a été mis de côté… Maintenant il y a trois-quatre salariés en plus, et puis aussi il y a les gens qui font des CES qui sont venus 6 mois, un an… Plus tous les gens qui donnent des coups de main bénévoles (comme sur les foires aux disques qu’on fait). C’est un peu l’ensemble de tous ces gens-là qui font, ou qui ont fait que la structure en est là maintenant… On est entre 6 et 8 tout le temps.

Glavio : Et à travers toute l’histoire du label, quelles ont été les difficultés majeures, qu’est-ce qui a été le plus dur à passer, voire même, qu’est-ce qui est encore actuellement dur à passer ?

Nico : Tu te doutes de la réponse : c’est toujours le côté financier (rires) parce que c’est un espèce de grand mur à chaque fois… Une prod de disque, c’est quand même des grosses sommes d’argent… aussi bien des groupes comme Tagada ou Black Bomb c’est des groupes sur lesquels maintenant on a dépassé 10.000 ventes (à peu près, en France)… Les budgets suivants suivent, parce qu’en général quand un groupe vend, il ne te demande pas d’enregistrer comme s’il n’en vendait que 2000… T’es sur des budgets d’à peu près 50.000 euros, c’est énorme, parce que nous tout ce qu’on fait souvent, c’est qu’on amortit. Voilà, on revient à équilibrer, c’est un peu comme si on sortait les sous, ils re-rentraient et il fallait les ressortir pour un nouveau skeud… Finalement le producteur c’est quelqu'un qui avance toujours les tunes. Et l’activité disque est rentable, on gagne un tout petit peu, mais même pas assez pour payer les salaires. Nous, c’est l ‘ensemble  de tout ça (on fait de l’édition, du booking) qui fait que la structure ne gagne pas une tune sauf qu’elle paye les salaires (ce qui est déjà super). Entre ceux qui vendent un peu plus et ceux qui ont planté, on y arrive mais on est toujours en train de courir après la trésorerie.

NoWay : Est-ce que vous avez des aides quelconques, au début en créant l’asso, ou maintenant… Est-ce qu’il y a des aides locales, culturelles dont vous pouvez bénéficier ?

Nico : Je pense comme tout le monde, au début, ben prout ! Rien ! Que dalle quoi, c’est un peu le truc qui est paradoxal, ils n’aident que les gens qui ont un peu de réussite… Par contre maintenant on commence à en avoir… C’est à dire qu’on a jamais eu zéro sub locale, ni régionale, ni rien du tout… Par contre pour la première fois on a eu un geste de la ville, parce qu’en fait ces bureaux nous sont mis à dispo par la ville entre nous, Banana et la Ferarock… On paye ! Mais c’est dérisoire par rapport à ce que ça vaut réellement, donc, c’est quand même super, on ne peut pas le nier. Et à côté de ça, après, pour chaque prod, pour chaque groupe, on fait des demandes de subventions qui sont plus allouées aux groupes qu’à la structure… qui vont plus être des subventions auprès d’organismes comme la SACEM, la SPEDIDAM… qui peuvent te donner un peu de tunes pour t’aider à faire le disque. Ça on l’a, mais pour l’avoir il faut être rentré dans les schémas de la distribution, il faut être dans tous les gros magasins… dans tous ces trucs-là… si t’as pas ça tu peux pas les avoir !

Glavio : Vous êtes un label indépendant : est-ce qu’il y a un réel réseau alternatif de diffusion, de production et d’édition en France ?  Où est-ce que t’en es pas rapport aux utopies que t’as pu avoir quand tu as créé le label ?

Nico : On est vite descendu à la réalité ; le monde de la musique c’est jamais qu’un monde de biz, tu vends un disque, malheureusement c’est à peu près la même chose qu’un baril de lessive (j’exagère quand je dis ça, il y a quand même quelques personnes qui sont dans le réseau, qui sont quand même passionnées (je pense pas qu’il y ait beaucoup de gens passionnés du baril de lessive !)). Dans la musique il y en a un peu encore, mais il y en a aussi plein qui ne font ça que pour le bizness, donc malheureusement le réseau indépendant il n’existe plus ; parce que d’une il y a plein de gens qui ont essayé d’enrayer ça et ils ont bien réussi, et puis les petites structures elles se sont pétées la gueule ( je pense à des mecs comme Dialektik, qui a quand même fait beaucoup et qui finit par laisser des factures un  peu partout…) C’est super dommage, mais non seulement ça a eu du mal à exister (ça existait un petit peu il y a quelques années) mais maintenant c’est fini ! Ce qu’on a fait avec Tagada : le fait d’avoir quelques réseaux, d’aller jouer dans des squats, des cafés-concerts, même des cafés normaux… Ça a carrément changé, nous on faisait des tournées entières comme ça. Qui étaient montées par justement un espèce de réseau alternatif : on s’aidait entre plein de groupes , un peu tous dans la même idée, moi je te fais trois dates ici, je connais tel mec, tu m’en fais trois là … ça c’est super dur parce que maintenant ils se font tellement taper dessus ces lieux-là (les squats, ils seront fermés, les cafés-concerts seront fermés…). Nous, quelqu'un qui nous appelle malheureusement maintenant, et qui nous dit : tu peux nous faire jouer sur Rennes, on peut même pas ! Si on organise un concert au Mondo, on va nous demander de mettre notre licence en jeu…C’est même pas prendre des risques énormes, c’est que tu sais que tu peux pas salarier chaque mec ! Maintenant ils vont nous demander (si nous on organise une date) que chaque musicien ait son cachet… A 150 euros de frais employeur, ils sont 6 il faut que tu payes 1000 euros un groupe qui est inconnu : c’est impossible ! T’as plus que quelques lieux qui continuent ;  à Rennes on a la chance d’en avoir quand même, il y a toujours moyen de se débrouiller… mais des villes comme ça il n’y en a presque plus ! C’est quasi impossible, il n’y a plus ce réseau parallèle que nous on a connu lorsqu’on était plus jeunes…

NoWay : Comment est-ce qu’elles s’en tirent, les assos, même carrément plus petites que la vôtre … Ils biaisent complètement pour organiser leurs concerts ?

Nico : Nous on n’a pas le droit, on fait bien trop de prestations (c’est pas 6), on en vend je ne sais combien par an… Par contre une petite assos qui commence, elle, elle se dit j’en fais moins de 6, ben voilà, je déclare pas à la SACEM, je m’en fous ! Mais genre, nous, la SACEM le mec il nous sonne directement sur nos portables maintenant pour nous dire : Eh ! Dis donc, t’as oublié de… Ce que je trouve normal ! Souvent les gens crachent sur la SACEM ; moi par exemple je suis auteur/compositeur… Je dirais : quand tu craches sur la SACEM, c’est un petit peu aussi comme si tu crachais sur la sécu… C’est un peu une espèce de caisse générale, et t’as aussi plein de gens (nous on en connaît plein) qui sont des gens qui rament grave, qui sont pas connus, et qui grâce à la SACEM arrivent à en vivre un petit peu aussi quoi… Même s’il y a des abus (mais comme partout), il y en a qui s’en mettent dans les fouilles de côté, enfin voilà… tout le système marche comme ça, après…Les gens qui crachent sur la SACEM, c’est souvent ceux qui organisent des concerts et qui disent : Ouais !  De la merde, je paye pas la SACEM ! Et en fait quand tu reprends le circuit à l’envers par exemple, le mec qui organise le concert, c’est un peu le producteur… Il monte un projet comme une chaîne d’entreprise, comme n’importe quoi, et donc il dit : moi je payerai pas les charges sociales ou de la merde quoi (fiii), ceux qui ont envie de récupérer leurs charges ils vont se faire foutre ! Alors que c’est complètement faux : quand tu fais un petit concert, si les groupes ne sont pas inscrits, il n’y a pas de problème, tu payes pas… Et si les groupes sont inscrits, c’est des petits groupes en général qui triment dur (dans notre cadre de concerts difficiles). Quelque part le mec il va être bien content de récupérer 40 ou 50 euros sur la date qu’il a faite par rapport à ce qu’il a créé ! Parce que la SACEM ne prend que 12 ou 15% de frais de gestion, ce qui n’est pas plus que la sécu, il ne faut pas exagérer non plus. Il faut voir ça plutôt comme une charge sociale…

…Et encore pire, c’est que quand tu crées quelque chose et que tu ne demandes pas ton argent, il va quand même être pris pour toi. C’est là que ça va aller aux plus gros. De toutes façons tous les gens qui jouent, qui font quelques concerts et qui ne demandent pas leur argent de SACEM, ben c’est un peu comme s’ils donnaient directement de la tune à Goldman et compagnie, tu vois, alors tu sais, vaut mieux s’inscrire dans ces cas-là.

Glavio : OK, donc pour finir, où est-ce que vous en êtes ? Quels sont les groupes qui sont produits ou qui sont en train de tourner avec votre label actuellement ?

Nico : Ça fait 2 choses. Tu vois les groupes qu’on a vraiment en production c’est Tagada, Black Bomb, l’Esprit du Clan, Shane Cough. On a eu Nevrotic un peu avant, c’est à peu près ce qu’on a fait depuis un an, un an et demi. On tourne, on a d’autres groupes en vue, mais bon pour l’instant rien n’est fait. Et après il y a des gens qu’on ne produit pas mais pour qui on book les dates et notamment on travaille avec des tourneurs européens, donc là par exemple on a pris un peu toute la veine hardcore, on fait Madball, Sick Of It All, Napalm Death, Hatebreed, tout ça passe par nous maintenant en France. Enfin quelques dates, parce que c’est pas énorme et puis, il y a pas mal de groupes, on a Anorexia Nervosa, Azul FX, enfin il y a pas mal de groupes comme ça où on gère juste l’activité, caller des dates quoi…

NoWay : Comment est-ce que tu définis le style musical s’il y en a un de votre label ?

Glavio : A quand un disque de R’n’B chez les Enragés, quoi ? (Rires…)

Nico : D’une manière générale quand tu commences avec le cheminement qu’on a eu, c’est que forcément on est venus du Punk Hardcore, les Tagada, donc on a forcément développés vraiment ce créneau-là sans jamais vouloir avoir d’œillères, ça c’est fait logiquement comme ça, mais on est contre les cloisonnements. Et peut-être que la prochaine chose qu’on sortira, ce ne sera pas forcément justement du métal ou du hardcore, parce qu’on est quand même clairement là-dedans maintenant, mais l’idée c’est d’être ouvert quoi. Par exemple Shane Cough c’est limite entre l’électro et le métal, c’est déjà un peu une déviance de ce qu’on a à la base ici, mais du moment qu’on aime bien… Nous, ce qui est vraiment important, c’est  qu’on kiffe les gens, qu’on s’entende vraiment bien avec eux, qu’on soit dans le même état d’esprit. Ce qu’on leur explique en général c’est qu’on va essayer de travailler ensemble pour les développer plus, s’ils peuvent en vivre, devenir intermittents et compagnie, mais sachant que ni nous ni eux on va gagner des tunes avec le disque, on est dans une économie tellement dure en ce moment et tout ça que quand tu vends 10 000 disques t’es loin de gagner des tunes, c’est que dalle, ça représente rien…

Bobby : 50 000 tu commences à avoir des droits…

Nico : Mais quand tout le monde s’entend bien, quand on est dans le même wagon, on file ensemble… Donc pour le style, on a quand même un style de musique hautement amplifiée, voilà, c’est comme ça qu’on explique ça pour l’instant, mais ça pourrait très bien changer, on ne s’est jamais fixés de limite.

Glavio : Le skeud qui c’est le plus vendu des Enragés ?

Nico : Pour l’instant c’est le dernier album de Tagada, on est à peu près entre 10 et 11000 en France, plus ce qu’on a vendu à l’étranger, ce qui n’est pas énorme, peut-être 3000 copies…. Par exemple il sort au Japon en Mars, du coup il y a plusieurs pays comme ça où on va le sortir encore un peu en retard.

NoWay : Quant aux concerts, la situation te semble-t-elle être globalement la même dans les autres pays Européens, et au Canada ? Est-ce qu’il y en a où c’est encore pire ? Est-ce qu’il y a des éclaircies ?

Nico : Pays par pays ça n’a vraiment rien à voir. En Allemagne, les musiques dures sont beaucoup plus implantées. En même temps, c’est dur de rentrer sur ce marché-là parce qu’ils ont déjà, eux, les ricains, ils ont tout le monde à bloc ! Donc, français, c’est pas facile de rentrer dedans mais par contre c’est super développé (beaucoup plus qu’en France), et il y a aussi le coté squat qui est autorisé plus qu’ici donc il y a des concerts dedans.C’est plus vraiment des squats, c’est un peu comme en Hollande, entre les deux tu vois… Et en Suisse pareil, voilà, t’as carrément beaucoup plus de squats, et en Italie il y a les Centro Socialo Autogestito, où tout le monde joue. A côté de ça, il y a tous les pays d’Europe de l’Est où c’est complètement différent pace que c’est des pays en pleine voie d’expansion si tu veux, c’est à dire que nous on est un peu en train de s’écraser mais eux Pffff… tu vois, ça explose. On y est allés il y a 7 ans, c’est vrai que ça faisait un peu pitié, on se disait putain qu’est-ce qu’on est des enculés ; tu reviens, tu te dis, t’as envie de fermer la gueule à tous les gens de ta famille en disant : ben tu vois tu ferais bien d’aller voir un peu ailleurs si t’es si dans la merde que ça. Mais par contre plus t’y retournes plus tu te rends compte qu’ça s’rattrappe, voilà, ça va vite être nivelé.

NoWay : Donc la France, l’air de rien, au niveau indépendant dans la musique un peu dure se retrouve loin d’être le plus dans le boost en Europe ?

Nico : En France, le gros côté, c’est qu’on est super-bien équipés, on a de belles salles de concert, les conditions sont de bonnes conditions pour jouer… Il y a de quoi faire en France, la preuve, tu as plein de groupe qui font leurs vie qu’en France. Il n’y a pas d’autres pays d’Europe où le groupe puisse vivre en autarcie comme ça. Même nous, on fait entre 70 et 90 dates par an qu’en France. C’est énorme déjà ! Il y a quand même un réseau, malheureusement il devient de plus en plus élitiste.

Bobby : Pour en revenir aux changements dans le milieu indépendant pour la production et les concerts, est-ce que tu penses que c’est dû à la législation (squats qui ferment, lois anti-bruit) ?  Ou est-ce que ça tient aussi du fait que les gens se démobilisent, et c’est un tout qui a changé ?

Nico : C’est clair que la législation a quelque chose à voir là-dedans, et après c’est aussi clair que le côté où en France les gouvernements et les chefs d’entreprises cultivent l’individualisme, plus prrrt, ils font passer ce qu’ils veulent…

Bobby : Diviser pour mieux régner.

Nico : Ce côté là-il nous dessert complètement parce qu’ils savent qu’on n’ira plus tous dans la rue pour aller gueuler, ils font passer des lois à 2 heures du mat… Personne dit rien, même avec l’intermittence, ça gueule un peu, ça passe quand même… Mais il n’y a pas que ça, tout est comme ça, les gens maintenant, on arrive plus à se réunir. Ils font passer la pilule avec les plus virulents (on va dire), et toujours secteur par secteur… Un exemple flagrant, je ne suis pas souvent d’accord avec les syndicalistes (dans ma famille, et tout ça), et je leur dis souvent : Putain, mais vous  avez un truc à faire, il faut réunir tous les secteurs de métier, plutôt que de faire une manif par machin… Le gouvernement a super bien fait son deal quand ils ont réussi à monter le privé contre le public. Tout le public est allé dans la rue, ils se sont débrouillés pour que le privé, tout le monde finisse par dire : Fait chier ! Moi je gagne pas une tune et je suis quand même obligé de faire garder mes gamins à la sortie de l’école. Le gouvernement, ils ont sorti leur épingle du jeu comme ça, ils ont réussi à monter les uns contre les autres… Tout le secteur public était dans la rue, et eux, au lieu de dire : Si on se bat, ok, c’est pour nos acquis, mais quelques part si on continue de tirer la machine vers le haut, peut-être que ça ira moins bas pour les autres aussi… Parce que finalement les acquis sociaux, c’est vrai que c’est dégueulasse qu’on revienne en arrière ! Et je pense que les salariés dans le privé seraient d’accord  dans ce sens-là, à dire : Moi non plus je ne veux pas que l’on me retire mes acquis. Tout le monde est bien content d’avoir ses congés payés et tout ça… Mais ils arrivent à faire en sorte que les gens se tirent dans les pattes quand même. Alors que si tout le monde allait dans la rue en disant : Moi, je suis d’accord avec lui, je ne veux pas, je vois pas pourquoi tu lui retirerais ça ! Et puis lui il est d’accord avec moi, parce que il ne voit pas pourquoi on lui retirerait ça non plus… Eh bien là on ferait vite changer les choses… Mais bon. En ce moment c’est la machine inverse.

NoWay : Pour en revenir sur la législation par rapport à la musique, les problèmes qu’ont les caf-concs et autres : Est-ce que en Europe ou au Canada ils sont concernés par le même genre de législation, comment ça gère ?

Nico : Il y a des pays comme l’Allemagne, où quelque part les gens sont beaucoup plus tolérants mine de rien que nous. Le français est de manière assez générale intolérant… Du coup les endroits où il y a les concerts (aussi bien les gens qui viennent, les gens qui organisent), ils vont aussi penser à leur voisinage, dès le début ils vont faire gaffe à ce que ça fasse pas trop de bruit pour les autres. Et les gens vont (entre guillemets) être assez bien éduqués pour que quand ils sortent du concert, pour ne pas : Waaaa !  Aller jeter des cannettes sur les voisins et ce genre de trucs. Et ça marche dans les deux sens parce que le voisin il ne fait pas chier non plus ! Il y a plein de pays où ça marche comme ça, et pas chez nous, chez nous tout le monde ne pense qu’à sa petite gueule et puis… Voilà ! Il y a des gens qui sont assez cons pour venir habiter en plein centre ville, et qui vont se plaindre à longueur de temps parce qu’il y a du bruit… Par exemple ceux-là : ils ont qu’à aller habiter ailleurs… On l’a tous la réponse !

NoWay : Pour finir, à long terme est-ce que le projet prioritaire c’est de faire survivre l’asso telle qu’elle est ou est-ce que vous avez un espèce de projet d’expansion ?

Nico : L’esprit ça n’a jamais été vraiment l’expansion,  on ne pense pas à ça, on s’en fout ! On vit au jour le jour, et puis on y va. Les seuls projets qu’on a c’est des projets relativement à court terme… Là en ce moment il y a le DVD de Black Bomb qui sort à la fin du mois, on part en tournée en France : Tagada, Black Bomb, l’Esprit du Clan sur un mois et demi…. Et début de l’année prochaine, nouvel album Tagada, nouvel Esprit du Clan et fin d’année nouvel album Shane Cough

Sinon pour la structure ce sera déjà d’essayer de s’en sortir, parce que dans ce genre de boîte on est toujours un peu tous la corde au cou. Plus on durera longtemps à tous pouvoir en vivre, et puis on sera bien contents !

Glavio : Maintenant, la question finale, celle de l‘infernal Karkowski, alors vous préférez le rouge ou le vert ?

Nico : Euuuhehhhh… En couleur le rouge, c’est clair, et après, tout c’qu’il y derrière, j’dirais plutôt le vert…

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E
http://ninfosinter.over-blog.com/ en bas du texte ... Bonne continuation ...<br /> Cordualement<br /> Electron Libre  ... ... <br /> Ps : Des news de la suite des EurockS ?
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